Le Top 10 des vulnérabilités les plus exploitées en 2025 – Comment protéger vos applications ?

09 Dec 2025

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AppSec

La surface d’attaque des entreprises ne cesse de s’étendre : cloud, microservices, APIs, conteneurs, intelligence artificielle, chaînes CI/CD, services SaaS… Dans ce contexte mouvant, renforcer la Cybersécurité et adopter une démarche AppSec (Application Security) solide ne sont plus de simples recommandations : ce sont des impératifs stratégiques.
Chaque année, l’OWASP — organisation de référence en matière de sécurité applicative — publie son célèbre Top 10 regroupant les vulnérabilités les plus critiques observées dans le monde réel.

En 2025, si les risques "classiques" comme les injections ou le contrôle d’accès restent incontournables, de nouvelles menaces apparaissent, notamment autour de l’intelligence artificielle et des chaînes d'approvisionnement logicielles.
Dans cet article, nous explorons de manière approfondie les 10 risques majeurs du Top 10 OWASP 2025 ainsi que leurs impacts, exemples d’attaque et solutions concrètes.

1. Contrôle d’accès défaillant (Broken Access Control)

Le contrôle d’accès reste la catégorie la plus critique et la plus fréquemment exploitée en 2025.
Une mauvaise gestion des permissions ou des autorisations peut aider un utilisateur malveillant d’accéder à des données qui ne lui sont pas destinées, voire de prendre le contrôle total du système.

Risques

  • Accès illégitime à des données sensibles

  • Escalade de privilèges horizontale ou verticale

  • Manipulation ou suppression de ressources critiques

Dans les environnements multi-tenants (SaaS), ce type de faille peut exposer les données de milliers de clients.

Exemple

Un utilisateur non administrateur modifie simplement l’URL suivante :

/admin/users?id=42  →  /admin/users?id=1

Et accède alors aux comptes administrateurs ou à des données critiques.

Solutions AppSec

  • Appliquer strictement le principe du moindre privilège (PoLP)

  • Implémenter des contrôles d’accès côté serveur (jamais côté client)

  • Auditer régulièrement les permissions et tester les chemins d’accès interdits

  • Intégrer des tests d’autorisation dans les pipelines CI/CD

2. Injections (SQL, NoSQL, OS Command Injection…)

Malgré 20 ans de sensibilisation, les injections restent l’un des risques les plus répandus dans la Cybersécurité.
Elles surviennent lorsque des données non filtrées influencent directement une commande système, une requête SQL ou une instruction de script.

Risques

  • Extraction ou modification de données

  • Contrôle total du serveur dans certains cas (via OS Injection)

  • Exfiltration silencieuse via des requêtes préparées à l’avance

Exemple

Un champ de connexion vulnérable permet d’injecter :

' OR 1=1 --

Résultat : l’attaquant contourne l’authentification et accède librement au compte ciblé.

Solutions AppSec

  • Utiliser exclusivement des requêtes paramétrées (Prepared Statements)

  • Mettre en place un WAF (Web Application Firewall) capable de détecter les patterns d’injection

  • Valider et filtrer systématiquement les entrées côté serveur

  • Éliminer les constructions dynamiques de requêtes

3. Défaillances cryptographiques

Les erreurs cryptographiques peuvent exposer des données sensibles à des acteurs malveillants, que ce soit pendant le transit ou au repos.
En 2025, ces failles sont amplifiées par la multiplication des APIs interconnectées et des microservices.

Risques

  • Exposition des secrets (mots de passe, tokens d’accès, clés API)

  • Interception de données bancaires ou médicales

  • Attaques Man-in-the-Middle (MITM)

Solutions AppSec

  • N’utiliser que des protocoles récents : TLS 1.3

  • Adopter des algorithmes robustes : AES-256, RSA 4096, SHA-256 ou SHA-3

  • Ne jamais stocker de mots de passe en clair (utiliser Argon2 ou bcrypt)

  • Mettre en place une gestion des secrets centralisée (Vault, AWS KMS, Azure Key Vault)

4. Conception non sécurisée (Insecure Design)

L’une des évolutions majeures du Top 10 OWASP concerne le design applicatif.
Le problème n’est plus uniquement dans le code, mais dans la conception même de l’application.

Risques

  • Flaws architecturales impossibles à patcher sans refonte

  • Surdépendance à des composants non maîtrisés

  • Fonctionnalités pensées sans prise en compte de la sécurité

Exemple

Un service de téléchargement autorise l’upload de fichiers sans définir les formats autorisés → risque de malware, RCE, exécution d’arbitrage.

Solutions AppSec

  • Adopter le Shift Left Security : intégrer la sécurité dès la conception

  • Réaliser des Threat Modeling systématiques

  • Documenter les risques et créer des « security guardrails » pour les développeurs

5. Mauvaises configurations de sécurité

Avec l’adoption massive du cloud, les mauvaises configurations (misconfigurations) figurent parmi les vecteurs d’attaque favoris des cybercriminels.

Risques

  • Buckets cloud exposés publiquement

  • Services d’administration accessibles sur Internet

  • Politiques IAM trop permissives

  • Fuites de données via des ports non sécurisés

Solutions AppSec

  • Automatiser les audits avec des outils spécialisés (ex. : Xygeni IaC Security)

  • Utiliser des scanners IaC (Terraform, Kubernetes, Dockerfile)

  • Vérifier régulièrement que les environnements de staging/test ne sont pas exposés

  • Centraliser la configuration via Infrastructure as Code pour éviter les erreurs manuelles

6. Vulnérabilités des composants tiers

La dépendance aux bibliothèques open source et aux packages externes rend les projets vulnérables aux failles de leurs dépendances.

Risques

  • Compromission via une bibliothèque vulnérable (ex. : Log4)

  • Attaques supply chain via des dépendances modifiées

  • Écosystème JavaScript particulièrement exposé (NPM, Node.js)

Solutions AppSec

  • Scanner automatiquement les dépendances avec OWASP Dependency-Check

  • Maintenir les packages à jour (renforcer la politique de patching)

  • Auditer les composants critiques avant intégration

  • Utiliser des outils SCA (Software Composition Analysis) pour visualiser les risques

7. Attaques par IA et manipulation de LLM (nouveauté 2025)

Avec l’explosion des usages d’IA générative, une nouvelle catégorie de menaces apparaît : le LLM Security.
Les modèles de langage peuvent être manipulés ou exploités pour divulguer des données confidentielles.

Risques

  • Exfiltration d’informations sensibles via prompt injection

  • Contournement des règles internes (jailbreak, model hijacking)

  • Techniques de fuzzing automatisé pour trouver de nouvelles failles

  • Extraction de données d’entraînement confidentielles

Exemple

Un attaquant envoie un prompt malveillant capable de forcer le modèle à afficher des logs internes ou des clés API.

Solutions AppSec

  • Filtrer les prompts avec des mécanismes de LLM Firewall

  • Surveiller les interactions IA avec des outils spécialisés (ex. : Relianoid 2025)

  • Implémenter des contrôles d’accès dédiés autour des endpoints IA

  • Isoler les modèles manipulant des données sensibles

8. Attaques contre la chaîne d’approvisionnement logicielle

La supply chain logicielle devient l’une des cibles prioritaires des attaquants.
Les entreprises modernes dépendent d’un grand nombre de fournisseurs, ce qui multiplie les risques.

Risques

  • Compromission d’un fournisseur (ex. : attaque SolarWinds)

  • Introduction de code malveillant dans les mises à jour

  • Attaques sur les services CI/CD

  • Sabotage ou vol de secrets dans la chaîne DevOps

Solutions AppSec

  • Vérifier systématiquement les signatures numériques

  • Produire et exiger des SBOM (Software Bill of Materials)

  • Isoler les environnements CI/CD

  • Surveiller les pipelines pour détecter toute modification non autorisée

9. Contournement de l’authentification multifacteur (MFA Bypass)

Le MFA reste un excellent outil de sécurité… mais il est loin d’être infaillible.
De nouvelles techniques de phishing permettent désormais de contourner certaines méthodes d’authentification.

Risques

  • Détournement de sessions utilisateurs

  • Attaques en temps réel (reverse phishing, MFA fatigue)

  • Contournement via SIM swapping ou proxy d’authentification

Solutions AppSec

  • Préférer des MFA robustes : biométrie, clé FIDO2

  • Utiliser l’authentification adaptative basée sur le contexte (lieu, device, comportement)

  • Limiter la durée des sessions et imposer un renouvellement automatisé

  • Former les utilisateurs aux attaques de phishing modernes

10. Exposition de données sensibles

Les fuites de données restent l’un des incidents les plus coûteux et les plus fréquents en 2025.

Risques

  • Données exposées dans des logs (tokens, credentials)

  • APIs trop verbeuses ou non sécurisées

  • Bases de données accessibles sans authentification

  • Mauvais masquage ou anonymisation

Solutions AppSec

  • Chiffrer la donnée en transit et au repos

  • Documenter les politiques de gestion des logs (ne jamais logguer de secrets)

  • Appliquer des politiques strictes de sécurité API (rate limiting, scopes, RBAC)

  • Minimiser l’exposition des endpoints

Conclusion : AppSec 2025, l’année du changement de paradigme

Le paysage des menaces évolue à vitesse extrême.
En 2025, maîtriser la Cybersécurité et renforcer l’AppSec ne se limite plus à patcher les vulnérabilités connues : il s’agit d’adopter une stratégie holistique combinant détection, prévention, automatisation, monitoring, gouvernance et adaptation continue.

Le Top 10 OWASP 2025 rappelle que :

  • les fondamentaux (injection, contrôle d’accès, crypto) restent essentiels ;

  • la complexité des environnements modernes (cloud, IaC, microservices) augmente mécaniquement les risques ;

  • de nouvelles menaces émergent autour de l’IA, du supply chain security et de l’exposition des APIs.

La sécurité applicative devient une discipline intégrée au cycle de vie du logiciel, et non plus un audit ponctuel.
Les organisations qui investiront dans la culture AppSec, les outils modernes et les architectures résilientes seront celles capables de résister aux menaces de demain.

FAQ — Top 10 OWASP 2025 & Sécurité Applicative

❓ Qu’est-ce que l’OWASP et à quoi sert le Top 10 ?

L’OWASP (Open Web Application Security Project) est une organisation mondiale dédiée à la sécurité des applications. Son Top 10 recense les principales vulnérabilités observées dans les applications web selon les tendances, les incidents réels et les retours terrain. Il sert de référence pour les équipes de développement, de Cybersécurité et d’AppSec afin de prioriser les risques.

❓ Pourquoi la sécurité applicative (AppSec) est-elle cruciale en 2025 ?

Avec l’explosion des APIs, du cloud, des architectures microservices et de l’IA, les entreprises gèrent plus d’applications que jamais. L’AppSec permet de détecter, prévenir et corriger les failles avant qu’elles ne soient exploitées. En 2025, la sécurité applicative s’intègre à toutes les étapes du cycle de développement, notamment via le Shift Left Security.

❓ Quels sont les risques les plus critiques du Top 10 OWASP ?

Les vulnérabilités les plus préoccupantes restent :

  • Le contrôle d’accès défaillant,

  • Les injections,

  • Les mauvaises configurations,

  • Les défaillances cryptographiques.
    Ces risques sont responsables d’une majorité de compromissions observées dans les incidents de sécurité.

❓ Le Top 10 OWASP évolue-t-il chaque année ?

Le Top 10 OWASP n’est pas mis à jour annuellement mais périodiquement (tous les 3 à 4 ans en moyenne). Cependant, en 2025, il intègre de nouvelles catégories comme les attaques sur les modèles IA ou les risques liés à la supply chain, afin de refléter les menaces modernes.

❓ Comment protéger une application contre les injections SQL ou NoSQL ?

Pour éviter les injections :

  • Utilisez des requêtes paramétrées,

  • Validez les entrées utilisateur,

  • Évitez toute concaténation dynamique,

  • Implémentez un WAF,

  • Limitez les privilèges des comptes DB.

❓ Les attaques par IA et LLM sont-elles réellement dangereuses ?

Oui. En 2025, les modèles de langage peuvent être manipulés via la Prompt Injection ou des techniques avancées de contournement. Cela peut provoquer des fuites de données internes, l'exposition de secrets ou des actions imprévues de l’IA. Les entreprises doivent intégrer des solutions de LLM Security (filtrage, sandboxing, monitoring).

❓ Qu’est-ce que la chaîne d’approvisionnement logicielle (Software Supply Chain) ?

La supply chain logicielle regroupe tous les composants nécessaires au développement : dépendances open source, fournisseurs tiers, services SaaS, infrastructures CI/CD, etc. Une attaque sur l’un de ces éléments peut compromettre toute l’application, comme lors de l’incident SolarWinds.

❓ Comment éviter les failles liées aux composants open source ?

Les bonnes pratiques incluent de :

  • Scanner toutes les dépendances,

  • Analyser les SBOM,

  • Maintenir une politique stricte de patching,

  • Limiter les dépendances inutiles,

  • Utiliser des outils SCA (Software Composition Analysis).

❓ Le MFA suffit-il pour sécuriser un accès ?

Le MFA renforce considérablement la sécurité, mais il ne suffit plus en 2025. Certaines attaques modernes (proxy phishing, MFA fatigue, reverse tunneling) permettent de contourner des MFA classiques.

L’association idéale : MFA biométrique + authentification adaptative.

❓ Pourquoi les données sensibles sont-elles si souvent exposées ?

Les fuites proviennent généralement de :

  • Logs trop verbeux,

  • Erreurs de configuration cloud,

  • APIs exposées sans restriction,

  • Stockage non chiffré.
    Mettre en place une gouvernance des données et minimiser l’exposition des APIs est essentiel.

❓ Comment intégrer l’AppSec dans un pipeline DevOps ?

Les entreprises adoptent aujourd’hui le DevSecOps, consistant à intégrer la sécurité dans tout le cycle CI/CD :

  • SAST (Static Analysis)

  • DAST (Dynamic Testing)

  • IAST

  • SCA

  • Secrets scanning

  • Analyse IaC
    L’objectif est de détecter les failles avant la mise en production.

❓ Est-ce que le Top 10 OWASP suffit pour sécuriser une application ?

Le Top 10 est un excellent point d’entrée, mais insuffisant pour une stratégie complète. Les entreprises doivent compléter avec :

  • le MASVS (Mobile Security),

  • l’ASVS (Application Security Verification Standard),

  • Des audits réguliers,

  • Des tests d’intrusion,

  • une formation continue des équipes.

❓ Qui est responsable de la sécurité applicative : les développeurs ou les équipes Cyber ?

En 2025, la sécurité est une responsabilité partagée.

  • Les développeurs doivent produire un code sécurisé,

  • Les équipes AppSec définissent les règles et outils,

  • Les équipes Ops assurent la protection des environnements.

Le modèle moderne : “Security as Code” et DevSecOps.

Consultez dès à présent nos offres en AppSec et contactez nos experts !

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